Lui seul t’arrache à la mort
A côté d’une des société audiovisuelle dans laquelle je travaille il y a cette église : l’église Saint Ferdinand. Je ne sais pas qui est la personne qui décide de l’affichage au dessus des portes, une fois c’est une citation de jean Paul 2 une autre c’est de la réclame pour intégrer le catéchisme, un jour il y avait même un plan mappy en grand localisant l’église dans le quartier!
Mais cette fois là quand j’ai découvert cette inscription sur fond noir je me suis dit : waouh avec la sortie d’un enterrement ça fera une image horrible! Plusieurs fois en entendant le glas dans ma salle de montage je me suis précipité avec mon appareil photo devant l’église. Et un jour c’était la bonne. J’avais réglé le temps d'exposition sur 1/250eme et l'ouverture sur f11 le tout avec une kodak tri-X 400 embarquée. Je savais donc qu’en faisant la mise au point sur le prêtre, le cercueil ou les employés des pompes funèbre (l’arrière-plan) serait nette et donc l’inscription « Lui seul t’arrache à la mort » le serait aussi. J’avais une appréhension: me confronter aux regards de proches du défunt ou de la défunte.
Dès que le prêtre et les porteurs du cercueil descendent les marches je commence à prendre les photos, je me dis que les proches du défunt sont derrière si je veux une image du cercueil et de l’inscription il ne faut pas traîner. J’avais aussi pensé la composition de manière verticale, mais dans le feu de l’action j’ai basculé en horizontale sur la troisième pause… ce n’est pas la plus nette, il y a un très léger floue de bougé si on fait un agrandissement, mais c’est celle qui est la plus forte selon moi. On sent l’action de déposer le cercueil à l’arrière du corbillard. Là j’ai tout le monde, et aussi deux jeunes filles assises sur les marches en arrière plan qui n’ont rien à voir avec cet enterrement, mais pour la photographie elle représente une jeunesse qui s’y confronte. Le prêtre et les employés des pompes funèbres était tellement dans leurs rôles qu’aucun regard ne s’est tourné vers moi alors que je dois être à 4 mètres d’eux.
Enfin, j’ai eu beaucoup de chance que les proches de la personne défunte ne sortent de l’église qu’après ma quatrième photo. Là on ne peut pas identifier la personne dans le cercueil, et c’est tant mieux, pour le respect de la famille, et pour moi qui peut donc partager cette photographie ou chaque personnes est juste dans l’exercice de sa fonction, mais mon regard le juxtapose à cette inscription qui lui donne un sens beaucoup plus troublant. Je suis retourné dans ma salle de travail avec le plaisir d’avoir saisi cet instant prémédité, et une grande impatience de finir la pellicule pour découvrir le résultat.
Pour le plaisir : C’est pour toi qu’il est venu! ;-)