Happy Hour
Un jour je rentre du boulot, sur les coups de 19h00 les gens commencent à rejoindre les bars pour prendre un verre. Il y a cette terrasse où un couple homme femme se fait la gueule, entre nous il y a une vitre sur laquelle figure : « happy hour ». La situation est parfaite, mais pas pour une photographie. Il n’y a pas assez de lumière pour pouvoir suffisamment fermer le diaph et avoir une plage de netteté sur 5 mètres. Et en plus de ces considérations techniques, d’autres éléments derrière l’inscription détournent l’attention : il y a une plante verte et d’autres consommateurs qui se chevauchent entre le couple et la vitre. Donc une bonne situation, mais les deux sujets ne sont pas suffisamment proche pour faire une bonne photographie.
Quelques semaines plus tard, j’ai toujours cette image manquée en tête, et je regarde chaque vitrines des cafés à la recherche d’une situation semblable. Enfin je tombe sur ces deux femmes qui prennent un thé sans se parler, et le fameux « happy hour » présent sur la vitre qui me sépare d’elles. Je fait une seule photo, je pose un genoux au sol, fait une rapide mise au point, les deux femmes regardent dans ma direction, j’attends qu’elles m’ignore et reprennent une attitude qui ne renvoie pas à moi.
Je déclenche et m’en vais. Ce qui me plaît c’est que la direction des regards va vers l’inscription « happy hour ».